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Les associations de résidents, partenaires de la Ville de Gatineau

Cette publication est une collaboration spéciale d’Annie-Pier Caron Daviault, diplômée de la maîtrise en sciences sociales du développement du territoire à l’UQO. Les idées et opinions exprimées en ses lignes sont à titre personnel.

Les associations de résidents sont des regroupements localisés de citoyens qui exercent une influence sur la vie et l’animation de leur quartier. Il existe une trentaine d’associations de résidents, sur le territoire de Gatineau, dont la majorité est reconnue officiellement partenaires de la Ville. Afin de les soutenir dans leur mission, la Ville met à leur disposition des agents de développement des communautés et de loisirs ainsi qu’un support financier et technique.

Il apparaît que les limites sont beaucoup plus importantes que les opportunités en ce qui concerne la participation des associations de résidents aux questions d’aménagement du territoire et d’urbanisme. Les associations ont une réelle volonté de participer, mais se butent à une machine lourde, ancrée dans des pratiques technocratiques et qui ne semble pas vouloir mettre en place des dispositifs participatifs qui répondent aux aspirations des associations.

J’ai récemment produit un mémoire qui traite de la contribution des associations de résidents aux questions d’aménagement du territoire et d’urbanisme. Voici les principaux constats de ma recherche :

– Les associations de résidents contribuent toutes aux questions d’aménagement du territoire et d’urbanisme (réaménagement de rue, protection du patrimoine, sécurité et circulation, développement résidentiel et immobilier, design urbain, développement routier, transports actifs et collectifs, etc.), mais à un degré différent;
– L’action des associations de résidents de Gatineau est influencée par 4 grands dilemmes, dans lesquels elles doivent se positionner :
o Entre collaboration et opposition avec l’administration municipale ;
o Entre proximité et indépendance avec les élus municipaux ;
o Entre efficacité et représentativité des citoyens ;
o Entre autonomie financière, subventions municipales et commandites privées.

Quelles sont les limites à la contribution des associations de résidents aux questions d’aménagement du territoire et d’urbanisme?

– Les bénévoles qui siègent sur les associations ne seraient pas pris au sérieux par l’administration municipale ;
– Les associations de résidents seraient parfois perçues comme des regroupements de citoyens irrationnels, râleurs et pas dans ma cour ;
– Les associations de résidents seraient plus ou moins représentatives de leur milieu ;
– Les associations de résidents sont composées de bénévoles, manquent de ressources humaines et matérielles et sont parfois instables dû au fort roulement d’effectifs ;
– Le cadre de participation en place à la Ville de Gatineau limiterait fortement la contribution des associations de résidents aux questions d’aménagement et d’urbanisme.

Qu’en est-il du cadre de participation en place à la Ville de Gatineau?

– Il y a une désarticulation des lieux de consultation avec les lieux de décision ;
– Les consultations publiques en lien avec l’aménagement et le territoire sont très contrôlées et laissent peu de place à l’innovation, la créativité et l’imprévu ;
– Le cadre de participation axé sur le citoyen au détriment des groupes organisés : une façon de noyer la contre-expertise? ;
– Il y a un manque de reconnaissance des savoirs citoyens ;
– Il y a un manque de suivi de l’apport des associations de résidents lors des consultations et de leur impact sur la prise de décision ;
– Il y a une certaine réticence de l’administration municipale à aller plus loin que ce que prescrit la loi en matière de consultation et de participation ;
– Il y a une illusion de contribution : le traitement de dossier microlocal comme la gestion des ordures, les patinoires de proximité, les nuisances relatives au bruit et à l’affichage, etc.;
– Le peu de ressources municipales dédiées à la participation citoyenne témoigne d’un manque d’intérêt à ancrer systématiquement les pratiques de consultation au sein du fonctionnement municipal ;
– Il y a une mainmise des élus et des fonctionnaires sur les dispositifs participatifs ;
– Des consultations sont dites «bidon».

Les facilitateurs de participation:

– Les agents de développement des communautés;
– Les cadres de soutien (financier, technique, humain).