Vous vous sentez peut-être parfois peu écoutés, vous sentez peut-être que vous n’avez pas d’influence dans les décisions municipales. En s’organisant, les Associations de résidents peuvent améliorer la qualité de vie dans leur quartier. Elles apportent une expertise aux enjeux du quotidien que les fonctionnaires de la Ville ne peuvent pas détenir.
Il y a deux ans, l’Association des résidents du Vieux-Moulin dans le secteur Aylmer a été informée de la construction d’un projet en face d’une école primaire. La zone commerciale devait doubler, ce qui amenait de grandes préoccupations au niveau de la sécurité. Grâce à l’organisation et la concertation de l’Association, la présentation au Comité consultatif de l’urbanisme de la Ville a été repoussée.
La présidente, Sandra Lemaire, raconte : « L’Association a donc eu le temps d’établir une liste d’enjeux et de recommandations, grâce au soutien de Mobi-O. Des marches exploratoires ont eu lieu pour démontrer que l’environnement doit aussi être pris en compte dans le développement d’un nouveau projet. En 2017, à la séance du conseil municipal, l’Association a présenté leurs préoccupations en lien avec les multiples va-et-vient aux heures de pointe, où les enfants circulaient. Le conseil a voté à l’unanimité contre le projet d’agrandissement de la zone commerciale. »
Le promoteur a donc directement approché l’Association et ils ont regardé ce qui pourrait être inclus dans une entente en faveur des deux parties. « Le terrain permettait la construction d’une pharmacie et d’une station-service, en plus du Tim Hortons existant, relate Sandra Lemaire. Comme une station-service amène autant de circulation qu’un Tim Hortons, on a remplacé par un commerce de type divertissement. On était ouvert à la construction de la pharmacie, puisqu’il en a réduit la superficie. On a alors suggéré des mesures d’atténuation de vitesse sur certaines rues. »
L’entente a donc été signée et déposée à la Ville, à la grande satisfaction des deux parties. « Le promoteur s’engage à implanter et payer pour un certain nombre de mesures d’atténuation de vitesse, et minimiser les impacts négatifs de l’arrivée des commerces dans le voisinage. En contrepartie, on s’engage à ne pas s’opposer et appuyer les changements réglementaires. »
Est-ce que tous les quartiers devraient avoir leur propre association? « Oui, pense Madame Lemaire. Je dirai même que les associations devraient mettre leurs forces ensemble. Nous avons eu une rencontre avec l’Association des Jardins-Lavigne sur certains dossiers, notamment le train léger.
Associer nos énergies nous assure que le développement se fait correctement afin de minimiser les enjeux. »
Afin de renforcer la participation citoyenne, la Ville devrait possiblement envisager d’inclure les Associations citoyennes en amont des processus décisionnels. Dans ce cas-ci, si les citoyens avaient été au courant du projet avant même la présentation au CCU, la Ville aurait perdu moins de temps et d’argent. Il ne faut pas oublier que les résidents du quartier ont une perspective différente des fonctionnaires. Ils peuvent remarquer les zones grises dans les règlements ainsi que les aspects d’un projet à améliorer.
Est-ce que les Associations citoyennes devraient prendre plus de place? Avez-vous été témoin d’autres exemples de la force et la valeur ajoutée que peut avoir une association de résidents dans son milieu de vie?