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La scène brassicole de Gatineau, voir au-delà de la bière

Au Québec, il y a un boom économique dans le secteur brassicole et deux entreprises de Gatineau ont saisi l’opportunité en l’espace d’une année.

Gabriel Girard-Bernier, co-propriétaire de la Brasserie du Bas-Canada, révèle qu’avant leur ouverture, la région de l’Outaouais était celle qui avait le moins de miro-brasserie au Québec – en excluant le Nord du Québec. « Comme nous sommes originaires de Gatineau, ça allait de soi qu’on allait s’établir ici, raconte le jeune entrepreneur. On travaille avec des artistes de la région pour les visuels des bières et on a des liens avec les agriculteurs, les bars et les restaurants d’ici pour certains produits. » Comme la micro-brasserie a vu le jour dans un secteur très familial, ils ont concocté une « zone enfants », avec des jouets : « Notre permis de production permet d’avoir des enfants sur place et c’est très populaire les fins de semaine! »

La brasserie artisanale Gallicus dans le Plateau verra le jour le 23 février prochain. Samy Missaoui, propriétaire d’origine française et anciennement gestionnaire de projets informatiques, a réalisé un diplôme universitaire en brasserie. Depuis, il brasse de la bière depuis six ans de façon artisanale avec des houblons provenant d’une ferme dans le Pontiac. Il a la région à cœur : « Je veux contribuer à mettre Gatineau sur la map. Je veux voir au-delà de la bière. J’aimerai créer des synergies avec les agriculteurs de la région. À l’automne ou l’été, je veux déposer des bocaux avec de la bière dans les vergers de la région pour trouver des levures sauvages qui ont des propriétés différentes des levures commerciales, par exemple des arômes de foins, d’herbes vertes ou plus acides. Comme le fait Pit Caribou. » Cette approche-là nécessitera une bonne dose d’éducation au niveau du goût, ce qui enthousiasme M. Missaoui.

(Pour les non-initiés, pour chaque style de bière, il y a des levures qui sont différentes – qui créent des arômes ou qui ont un taux d’alcool différent. Ces levures-là sont créées dans des gros laboratoires.)

Membre du CREDDO, M. Missaoui espère développer davantage ses idées d’économie circulaire : « J’aimerai trouver d’autres utilisations à la bière. J’aimerai mettre en valeur les déchets des bières (les grains usagés), par exemple les transformer en farine, et pas juste en nourriture animale – présentement je les distribue à une ferme de sangliers à Gracefield. J’aimerai donc établir des partenariats avec les boulangeries. »

Les micro-brasseries seraient-elles devenues un élément important de notre économie locale ?