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« Chacun fait sa part pour nourrir ses voisins »

Alain Talbot, bénévole à la St-Vincent-de-Paul, travaille entre 30 et 40 heures pour coordonner l’approvisionnement alimentaire des Gatinois. Membre depuis plus de 30 ans de la conférence de St-François-de-Sales, Alain Talbot est maintenant le président régional de la Société Saint-Vincent-de-Paul.

Avec la hausse des besoins alimentaires de 40 % à 70 % en raison de la crise, il a dû se retrousser les manches pour mobiliser des bénévoles et trouver du financement. Confiné jusqu’à tout récemment, il a coordonné tous ces changements urgents au téléphone. Entrevue avec un homme grandement impliqué dans la sécurité alimentaire à Gatineau.

AG : Comment la crise influence-t-elle l’approvisionnement?

AT : Premièrement, il faut nourrir les familles aux 15 jours, plutôt que mensuellement.

Deuxièmement, les livraisons générales vont augmenter à une fois par mois pour plusieurs conférences non approvisionnées par Moisson Outaouais. Le dépanneur alimentaire Saint-François de Sales collabore étroitement avec la Soupe Populaire au sous-sol de l’église Saint-François de Sales et la maison de quartier le CAF.  Avec la distance pour distribuer et le fait que le Centre d’animation familiale (CAF) soit fermé physiquement, il fallait s’adapter rapidement. J’ai fait une entente avec le Marché mobile de l’Outaouais. Ce qu’on va aller chercher le 22 avril à Moisson Outaouais sera livré dans un grand local. J’en ai fait des téléphones pour le trouver ce local! Les filles du CAF vont aller y préparer les boites de nourriture pour les familles. Les bénéficiaires qui peuvent se déplacer iront les récupérer au stationnement du centre communautaire Moreau, selon un horaire établi. L’ACPG va livrer les 10 autres paniers aux personnes confinées ou à mobilité réduite.

Nos quelques bénévoles, non confinés en raison de l’âge ou de leur santé, donnent une trentaine d’heures par semaine. Alors il faut juste espérer que ces personnes-là ne tombent pas malade, car sinon on est dans le trouble.

AG : Comment voyez-vous l’après-crise?

AT : Notre rôle est d’anticiper la prochaine vague et sa hauteur. On aura probablement une augmentation de 40 %. La situation va empirer d’ici les prochaines semaines. Par exemple, St-Rosaire donnait à 14 familles en février alors qu’en mars, nous avons donné 46 paniers. En février, Jean-23 a donné 35 paniers et 68 en mars. Alors il faut analyser combien de temps nous pourrons durer. C’est important de diminuer le stress de tout le monde, alors il faudra mettre deux fois plus d’argent. C’est pour cela que nous faisons une demande à Centraide.

AG : Comment recrutez-vous les forces vives?

AT : C’est vraiment du bouche-à-oreille pour recruter. Habituellement, on trouve nos bénévoles via les paroisses. Mais les paroissiens sont tous trop vieux pour faire du bénévolat par exemple à St-François-de-Sales. Les retraités veulent aider sporadiquement, mais pas nécessairement être responsables d’un volet. Je sollicite souvent mon propre réseau, afin de travailler avec des gens fiables. On va aller chercher les gens des ONG du monde communautaire qui sont présentement en chômage.

Pour donner à Moisson Outaouais : wwws.perceptech.ca/formulaires/dons.php?cieid=002&lang=fr

Pour donner à la Soupe populaire de Hull : http://www.soupepopulairedehull.org/benevolat-gatineau/faire-un-don

Pour donner à Centraide Outaouais : https://www.jedonneenligne.org/centraideoutaouais/DELPERSO/