Merci monsieur le président,
Ce soir, en tant que porte-parole des finances du caucus d’Action Gatineau, je prends la parole concernant le Budget 2023. Depuis un an, plusieurs situations sont venues bouleverser les perspectives financières de la Ville de Gatineau : l’annonce historique du choix de l’emplacement du futur hôpital régional, une inflation galopante et une pénurie de main-d’œuvre qui complexifient tous les projets.
En plus, la crise climatique, la crise du logement et une sortie de pandémie toujours incertaine doivent être prises en considération. Les Gatinoises et les Gatinois sont en droit d’attendre de leur gouvernement de proximité une réponse qui montre le chemin à suivre, avec un budget qui exprime une vision pour l’avenir de notre ville et qui répond à ces défis.
D’abord, on souligne les bons coups : un premier programme d’équité, de diversité et l’inclusion dans la fonction publique, la poursuite du plan de gestion des matières résiduelles et celle du service 2-1-1. Ce sont là des initiatives qui suscitent l’appui de l’ensemble du conseil municipal. Nous, de notre côté, nous avons fait notre travail. Au-delà de la sauvegarde du financement pour l’aménagement des terrains vacants et de la poursuite de la Webdiffusion, les élus d’Action Gatineau ont proposé plusieurs demandes budgétaires qui n’ont malheureusement pas été retenues pour ce
budget.
Les idées que nous proposons et que nous défendons ont des échos partout au Québec. On les voit se concrétiser dans les autres grandes villes : Laval, Sherbrooke, Longueuil, Québec, Montréal. Ces mesures visionnaires et inspirantes sont reconnues et applaudies. On l’a vu dans les médias d’ailleurs cette semaine.
Chez nous, pour répondre aux besoins et aux aspirations des familles gatinoises que ce soit en environnement, logement, infrastructures et services aux citoyens, ça prend une vision claire. 2023 est censée être la deuxième année de notre Plan Climat. Alors que nous devrions mettre en œuvre les chantiers identifiés comme prioritaires pendant l’année de transition, on a plutôt l’impression de faire du surplace. Pourtant, le temps presse.
Une crise du logement sans précédent frappe Gatineau et nos familles vulnérables, mais le budget ne propose aucune nouvelle action ou financement pour y répondre. Pour nous, ce budget n’exprime pas un plan de match pour des infrastructures dont nous avons cruellement besoin. Que ce soit les infrastructures policières … le complexe sportif de l’Ouest et autres infrastructures communautaires … ou encore les investissements municipaux en lien avec la venue du
tramway.
Nous avons entendu à maintes reprises que la facture sera salée, mais ce budget n’y répond pas. Une nouvelle gouvernance de projets, annoncée depuis près d’un an, n’est toujours pas en place pour aider les élus et les citoyens à mieux comprendre les choix que nous devrons prendre.
Finalement, en ce qui concerne les services aux citoyens, le budget n’atteint pas la cote. L’augmentation dès cette année de 30% des frais de camps de jours est selon nous injustifiée. On nous a beaucoup parlé de créativité financière pour dégager des marges de manœuvre sans avoir à couper des services ni augmenter les taxes. On peut aujourd’hui constater la limite de cette approche. De notre côté, nous aurions préféré un plan ambitieux pour diversifier les revenus – comme des frais de croissance – ou des mesures d’écofiscalité – comme la taxe sur les aires de stationnement longtemps reportée – et une réponse ambitieuse aux crises du climat et du logement.
Notre impression globale est que ce budget chiffre les dépenses, certes, mais il n’exprime pas une vision. On ressent le désir de changer certaines anciennes façons de faire, mais sans toutefois avoir une idée claire de ce par quoi on veut les remplacer. On dit qu’on se donne les moyens de nos ambitions, mais pour y arriver, il faut savoir de quelles ambitions on parle.
Pour toutes ces raisons, nous n’appuierons pas ce budget et nous voterons contre.
