Au forum de samedi dernier, l’agriculture urbaine était sur toutes les lèvres. Emmanuelle Rousset, Maire de Rennes, a mis la table en présentant la politique d’agriculture urbaine de sa ville. Cette ville en France a voté un budget participatif d’investissement ou 25 % des projets étaient autour de jardins. « Nous nous sommes donné les moyens de sensibiliser et de former les gens pour atteindre autosuffisance alimentaire, raconte Mme Rousset. Aujourd’hui, nous avons une dizaine de fermes, 21 vergers fruitiers en accès libre, 42 potagers scolaires qui contribuent à la réduction des îlots de chaleur. La sensibilisation de la population est un investissement sur le long terme, mais souvent c’est elle qui mobilise l’appareil municipal! »
En Outaouais, 29 000 personnes souffrent de la faim, dont 5 300 enfants
« L’insécurité alimentaire n’est pas un problème de nourriture, mais bien de gestion, indique Nathalie McSween, directrice générale de la Table de concertation sur la faim et le développement social de l’Outaouais. Il importe de voter des lois contre le gaspillage alimentaire, d’aménager des espaces pour avoir des jardins communautaires. Pour avoir un système alimentaire durable, il faut des terres (que nous avons, à Gatineau), des producteurs capables de vivre de leur production, des marchés (une demande pour les produits locaux), un accès pour tous (la Ville a un grand rôle à y jouer) et un cycle de vie (pour limiter le gaspillage alimentaire). Je rêve qu’on pense en termes d’« un quartier, un jardin, une cuisine ».
Le quartier anti-gaspi dans le Mont-Bleu
Josée Poirier-Defoy, du Regroupement des cuisines collectives, a présenté plusieurs initiatives inspirantes à Gatineau, dont le quartier anti-gaspi dans le Mont-Bleu : « Nous avons un épicier qui donne ses surplus à l’Escouade anti-gaspillage, soit 35 tonnes qui nourrissent 70 % mangeurs. Plus de 200 bénévoles dont des personnes âgées ont produit des collations. Et les surplus sont redistribués aux différents frigos anti-gaspi. »
Un accès de proximité aux aliments cultivés
Le projet des Serres urbaines Notre-Dame planifie offrir un accès de proximité aux aliments cultivés, ce qui occasionne des coûts moindres pour les familles et facilite leur consommation de produits frais. Ignacio Zarrate, directeur, et Lyne Bouchard, présidente du CA des Serres urbaines Notre-Dame, ont martelé que la ville en tant que gouvernement de proximité des citoyens doit se préoccuper de leur santé publique.
Près d’une soixantaine de membres et non-membres étaient présents (à trois personnes de la parité!) pour entendre les panélistes au Collège St-Alexandre. En après-midi, ils ont pu s’exprimer afin d’influencer le programme politique d’Action Gatineau, qui sera voté lors du Congrès en 2021.
Ils ont dit :
« Les partis sont un outil puissant des citoyens pour contribuer à leur ville. Des journées comme aujourd’hui sont cruciales pour amener des idées innovantes, comme Andrew Gibson l’a fait avec les poules urbaines et Ben Cool-Fergus avec le tramway, il y a plusieurs années. »
– Maxime Pedneaud-Jobin, Maire et Chef d’Action Gatineau
« J’ai réalisé que j’étais ignorante sur plusieurs points. J’ai aussi décidé mes cadeaux de Noël : le Marché régional de solidarité de l’Outaouais! »
– Sylvie Daigle, membre fondatrice d’Action Gatineau