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La consigne du verre : une fausse bonne idée pour Gatineau?

Source: Tricentris

La gestion des matières recyclables varie beaucoup de ville en ville au Québec. Certaines font affaire avec des entreprises privées à but lucratif, certaines le gèrent elles-mêmes et plusieurs font affaire avec un organisme à but non lucratif (OBNL) très performant depuis plusieurs années qui s’appelle Tricentris (dont Gatineau, Laval et plusieurs autres). Il y a quelques autres OBNL en action aussi ailleurs en Outaouais.

Annuellement, Tricentris traite 215 000 tonnes de matières recyclables, dont 32 000 tonnes de verre avec ses trois centres de tri. Ils sont parmi les chefs de file dans le domaine du recyclage au Québec.

Tricentris a beaucoup investi dans ses trois centres de tri depuis plusieurs années, et ils sont assez innovants. Par exemple, dans la crise du recyclage qui a touché plusieurs villes au pays lorsque la Chine a haussé ses exigences quant au niveau d’impureté des matières qu’ils achetaient, Tricentris était parmi les seuls en Amérique du Nord qui était déjà très près des nouvelles normes très restrictives, et qui donc continuent à être capable de « vendre » notre recyclage. Donc il y a moins de nos matières qui vont à l’enfouissement.

Pourquoi est-ce que Tricentris s’en sort mieux que d’autres? « C’est en raison de la qualité du tri des matières recyclées ici, révèle Michel Smith, directeur de l’usine de Gatineau. On a un souci de produire des ballots de qualité. Ça nous distingue et nous permet de mieux vendre nos matières dans les différents marchés. »

Source: Tricentris

Le centre de tri Tricentris à Gatineau recycle plus de 90 % des matières. « Il faut savoir que parmi ce que les citoyens mettent dans leur bac, 10 % des matières ne sont pas recyclables, explique M. Smith. Lorsqu’on effectue le tri manuel, on prend les rejets et on les amène dans les déchets. Malgré toute la sensibilisation, c’est la même situation depuis plusieurs années. »

Tricentris recycle toutefois plus de 80 % du verre, ce qui est largement plus que dans de nombreuses municipalités québécoises, comme par exemple en Estrie où le taux est de 20 %. « Le verre qu’on génère dans les trois centres de tri est envoyé dans une usine de micronisation de verre, construite il y a quatre ans. Le 20% du verre qui n’est pas recyclé à l’interne est envoyé chez d’autres partenaires recycleurs ou ultimement comme couches de déchets dans les sites d’enfouissement. »

Tricentris a des projets de recherches avec cinq universités au Québec pour inclure la poudre de verre dans le béton, comme agrégat isolant, même dans des terreaux utilisés en agriculture urbaine, etc. Ils ont même beaucoup investi dans les dernières années pour améliorer le traitement du verre, car les possibilités sont de plus en plus nombreuses.

Alors, si l’objectif d’une nouvelle consigne sur le verre est de s’assurer qu’il soit bien recyclé, il semble que les villes québécoises qui font affaire avec Tricentris sont déjà en bonne posture. Est-ce que ce modèle ne pourrait pas être étendu afin d’augmenter la performance générale au Québec?