Nouvelles

Maxime Pedneaud-Jobin nommé Chef d’Action Gatineau

Discours du Chef – 16 juin 2012

Merci. Merci à tous.

Aujourd’hui, nous entreprenons quelque chose de grand, quelque chose de nécessaire, quelque chose d’excitant, et je vous remercie de me faire confiance, au moins jusqu’au congrès ( 🙂 ).

Il y a pour l’instant cinq conseillers qui appuient la création du parti. Je tiens à vous les présenter : Luc Angers et André Laframboise, que j’ai connu à la suite de l’élection de 2009. Mireille Apollon avec qui j’ai siégé comme citoyen à la commission de la culture il y a 7 ans déjà ainsi qu’à Projet Gatineau et Stefan Psenak, un ami depuis l’université. Le choix que vous faites ne vous facilitera probablement pas la vie dans les prochains mois, merci de votre courage politique.

PAUSE

Depuis toujours, des gens rêvent à l’avènement d’une république des sages. Une forme de gouvernement où des gens indépendants prendraient des décisions uniquement en fonction de valeurs universelles et de l’intérêt général. S’il n’y a jamais eu, dans l’histoire, de modèle comme celui-là, c’est parce que les gens sont humains. Ils ont des intérêts personnels. Ils ont des amis. Ils aiment le pouvoir. Ils aiment que les médias parlent d’eux en bien. Ils ont des valeurs différentes les uns des autres, des rêves différents, une conception différente de l’intérêt général.

Alors ce qui a fonctionné, ou ce qui a le moins mal fonctionné dans l’histoire de l’humanité, c’est la démocratie. Une démocratie qui vient avec des mécanismes pour que les gens au pouvoir soient surveillés et pour qu’il y ait alternance. Donc des élections libres, des médias, des tribunaux, des vérificateurs généraux, des partis qui se surveillent les uns les autres, des membres de parti qui surveillent leurs élus, des gens comme la ligue d’action civique qui proposent des améliorations au système. C’est compliqué, c’est loin de l’idéal théorique, mais c’est ce qui donne les meilleurs résultats.

Aujourd’hui, en créant un parti politique, nous faisons donc preuve d’abord d’idéal, mais aussi de réalisme.

De réalisme parce que nous reconnaissons que pour que nos idées avancent il faut s’organiser pour mieux les défendre.

De réalisme parce que nous savons que nous avons besoin de groupes comme la ligue d’action civique, et que nous avons besoin les uns des autres pour que notre parti soit et demeure dans le camp de l’intégrité.

D’idéalisme parce que nous choisissons la voie de la politique à un moment où sa crédibilité est au plus bas.

D’idéalisme et de réalisme parce que nous voulons donner à Gatineau une vision, une rêve mobilisateur et un plan d’action concret, documenté, chiffré.

Le défi que nous voulons relever est immense.

La quantité de travail qui nous attend est immense.

Mais je suis convaincu que nous faisons le bon choix. Dix ans après la fusion, Gatineau est rendue là.

Gatineau mérite qu’on structure mieux ses débats et sa vie démocratique. Notre grande ville est plus qu’une somme de districts. Grâce à Action Gatineau, nous aurons un outil pour avoir à la fois des candidats, puis des conseillers, bien équipés pour représenter leurs districts ET AUSSI pour véhiculer une vision commune de leur ville et pour travailler ensemble à la réaliser.

Je suis convaincu que notre parti contribuera, par sa seule présence, à améliorer la démocratie municipale. Le débat devra porter, à tout le moins un peu plus, sur un programme, sur un plan d’action, sur une vision de la Ville plutôt que sur de reposer uniquement sur des personnalités.

Avec les règles que nous nous sommes données et que nous raffinerons encore, nous ferons tout en notre pouvoir pour éviter les dérapages des vieux partis. La discipline de parti se limitera à nos grandes orientations, les enjeux locaux feront l’objet de discussions libres, les enjeux qui ne feront pas partie du programme feront l’objet de discussions libres. Ce ne sera pas toujours facile à vivre, mais c’est le prix à payer pour que notre parti soit un vrai forum démocratique et non pas juste une machine à gagner des élections. Grâce à nos règles de gouvernance, Action Gatineau va être un parti à l’avant-garde des meilleures pratiques de financement et d’intégrité. Nous donnerons aux membres un rôle central dans l’élaboration de notre programme.

Notre parti sera une occasion de mettre à profit l’expérience de centaines de citoyens qui pourront contribuer à enrichir notre programme, un programme qui sera à l’image de notre ville, jeune, dynamique, diversifié, un programme qui deviendra un véritable projet gatinois. Un programme qui contribuera à faire de Gatineau une ville nouvelle qui s’inscrit dans le mouvement mondial de responsabilisation des pouvoirs locaux afin d’améliorer les services à la population.

Notre programme sera aussi un outil de reddition de comptes pour les électeurs.

Nous nous engagerons à assumer plus de leadership ici et ailleurs, à donner plus de place aux citoyens, à stimuler le développement économique, à promouvoir un développement intelligent et durable, à rapprocher la ville de l’école, et si nous ne le faisons pas, les électeurs sauront quoi faire.

Action Gatineau s’engagera formellement à agir, et si nous n’agissons pas, vous saurez quoi faire.

Ce que nous entreprenons aujourd’hui ne sera pas facile. Nos adversaires se font déjà entendre. Mais quand nous aurons des idées encore mieux définies, un plan d’action encore plus précis, des candidats déterminés, les gens verront plus loin que les attaques de nos adversaires. Et si nous travaillons bien, au moins à notre niveau, le cynisme ambiant fera peut-être place à l’espoir.

CONCLUSION

Oui, la politique va mal. Très mal. Le mot « politique » lui-même a maintenant une connotation négative. Et nous, nous sommes ici, par un beau samedi pour fonder un parti politique!

On pourrait croire qu’on manque de jugement!

Moi, je suis fier de nous.

Dans le monde d’aujourd’hui les gens courageux ne sont pas ceux qui se moquent ou qui méprisent la politique. Les gens courageux sont ceux qui en font comme elle doit être faite : avec intégrité et dévouement.

Et nous en ferons. Nous ferons de la politique en défendant des idées.

Nous ferons de la politique en proposant des changements.

Nous ferons de la politique non pas contre un groupe ou un individu, mais pour une certaine vision de Gatineau.

C’est possible. Il faut que ce soit possible, parce que, pour nous et nos enfants, il n’y a pas d’autres solutions que l’amélioration de la démocratie et c’est notre devoir d’essayer de l’améliorer à notre niveau, dans la ville qu’on aime, Gatineau.

Et nous ferons tout ça ensemble, parce qu’ensemble on est plus fort, parce qu’ensemble on va plus loin.

Parce que la tâche à accomplir est immense, je conclurais en citant une de mes vers préférés du poète Richard Desjardins :

« On a du pain su’a planche, ça fait que pogne-toi z’en un tranche! »

Merci.
– Maxime Pedneaud-Jobin