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À quoi ressemble le quotidien d’un chauffeur d’autobus de la STO?

Luc Champagne est chauffeur d’autobus à la Société de transport de l’Outaouais (STO) depuis 21 ans. Il a travaillé pendant dix ans dans une usine de pâtes et papiers, mais a dû réorienté sa carrière suite à des mises à pieds : « C’est un mal pour un bien, car les interactions avec les gens me manquaient. » Maintenant chauffeur, il administre également le régime de retraites de la STO, géré par et pour les employés.

Sa journée commence très tôt. Il débute son circuit à 5h17, pour terminer vers 14h : « Je veux finir le plus tôt possible pour profiter de ma journée, faire du sport, du kitesurf. » »

Travailler avec le public n’est pas toujours facile. Comme les usagers, les conducteurs ont aussi leurs moins bonnes journées. Il faut, au jour le jour, chercher à faire la différence : « La semaine passée, j’étais derrière un autobus qui n’avait pas l’air climatisé – je l’ai vu, car les fenêtres étaient ouvertes. Il quitte l’arrêt, sans attendre un usager, qui est furieux. Lorsque j’ouvre les portes de mon autobus, je ne lui laisse pas le temps de parler et je dis : « Mais comme il est gentil mon collègue! » Il n’y a pas d’air climatisé dans son autobus. Il m’a donc laissé vous embarquer. » Le passager a souri et sans toutefois me prendre au sérieux, est allé s’asseoir, content. J’étais fier, car au lieu que le monsieur appelle à la STO pour critiquer, il est ressorti avec une bonne impression. »

Satisfaire les usagers, tout en respectant l’horaire, est un défi de tous les jours. « Je vais attendre la personne qui arrive en courant à l’arrêt, mais je vais être en retard de 30 secondes. Sur une ligne achalandée, je pourrais donc prendre beaucoup de retards.  Il y a des gens qui étaient à l’arrêt à l’heure et qui pourraient alors manquer leurs correspondances. Le défi change d’heure en heure. »

Répondre aux attentes des usagers suite à la mise sur pied du Rapibus a été un défi, c’était une période très difficile pour les conducteurs : « Le Rapibus a connu tellement de ratés au départ, que notre sentiment d’appartenance en a mangé un coup. Par la suite, on a eu des négociations de notre convention collective difficiles. Mais avec l’arrivée du nouveau conseil d’administration présidé par Myriam Nadeau et d’un nouvel exécutif syndical, un vent de collaboration semble s’installer. Aujourd’hui, neuf ans avant ma retraite, j’essaie de faire partie de la solution plutôt que de chialer. L’insatisfaction des usagers est toujours là, surtout sur la ligne 200 et 100. Les usagers ne comprennent pas qu’ils doivent rester debout. »

La solution passe-t-elle par le train léger? « Le but de la STO est qu’il y ait moins de voitures possible sur la route. La STO travaille fort pour convaincre les Gatinois que le transport en commun engendre moins de stress, est plus rapide, etc. Il faut absolument trouver une façon de désengorger le centre-ville. Comme dit M. Pedneaud-Jobin, c’est un non-sens d’ajouter des autobus. La solution doit passer par les trains légers d’Ottawa et de Gatineau. »

Avec l’arrivée du O-Train, est-ce que les mises à pieds à Ottawa inquiètent les chauffeurs à Gatineau? « À la dernière convention collective, on a signé une clause qui stipulait qu’advenant des améliorations technologiques, aucun conducteur ne pourrait perdre son emploi.  À suivre. »

« Les chauffeurs sont les plus grands ambassadeurs de la STO.  Étant sur la première ligne et en contact direct avec le public on doit parler du transport en commun de façon positive. » Toute une responsabilité!

Quand vous prenez l’autobus, remerciez-vous votre chauffeur? Vous aimeriez conduire un autobus? La STO recrute!