Pour qui a déjà fréquenté Montréal, intimement ou non, ces rues bordées d’un « arbre à tous les vingt pieds », survivant on ne sait trop comment dans cet environnement de bitume et de garnotte, sont emblématiques de la métropole. Pourtant, ces arbres n’ont pas toujours été dans des cages entourées d’asphalte. Montréal avait à l’origine planté des bandes gazonnées entre ces arbres. Les citoyens considérant la ville responsable de l’entretien de ces bandes, cette dernière les a éventuellement asphaltées pour éviter de les tondre.
En 2010, Laurent Richer-Beaulieu, alors finissant au secondaire et réfléchissant à un projet de fin d’année, a pris conscience de l’état lamentable de sa rue, avec ces affreuses bandes d’asphalte sales, et s’est dit qu’il pourrait être avantageux de les reverdir. Il ne lui a pas fallu longtemps pour convaincre ses voisins d’embarquer dans le projet; tous étaient enthousiaste à l’idée de s’approprier ces espaces. Il entreprit alors ses démarches auprès de l’arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie ou son projet fut favorablement accueilli et bénéficia du soutien du conseiller Marc-André Gadoury pour traverser les dédales administratifs.
Du point de vue de l’arrondissement, c’était un projet gagnant : en fournissant un camion, des outils, des fleurs, un contremaître et des cols bleus pour l’arrachage d’asphalte, il en a coûté 20 000$ plutôt que 300 000$, si le projet avait été entièrement fait par la ville. Les citoyens, eux, ont fourni la terre et la sueur, pour arracher l’asphalte et planter ce qu’ils avaient envie d’avoir devant chez eux. Pour finir, certains organismes ont également fourni des ressources, dont des bulbes du jardin botanique. Depuis, près d’une vingtaine de tronçons de l’arrondissement ont été verdis par leurs résidents, soutenus par l’organisme Jardin de rue, fondé par Laurent Richer-Beaulieu .
Au delà des avantages esthétiques et environnementaux incontournables (diminution des îlots de chaleur, rétention d’eau), les relations qui se sont développées, entre deux brouettées d’asphalte, font partie de ce qu’on appelle le développement des communautés. Ces actions citoyennes ont eu un effet direct, visible sur leur environnement, et un effet indirect, invisible de resserrement du tissus social. Par la suite se sont organisés fêtes de voisins, jardinage en commun (parce qu’il faut bien les entretenir, ces jardins de rue) et soupers entre voisins l’hiver.
C’est ça, le développement des communautés et la participation citoyenne : la mise en commun des ressources municipales, communautaires et citoyennes dans des projet qui améliorent la qualité de vie de tous. Et c’est de ça dont on veut discuter lors du premier forum d’Action Gatineau.
Forum Gatineau, Développement des communautés et participation citoyenne
QUAND? 25 septembre 2016, de 8h30 à 13h30
OU? Centre des aînés de Gatineau
COMMENT? En remplissant ce formulaire
Sources :
Le Devoir – Réinventer la ville – Fleurir pour embellir et rassembler
Journal de Rosemont La Petite Patrie – L’effet papillon
Beau Dommage – Montréal