Se développer économiquement et socialement de façon durable est devenu un impératif pour les entreprises et les institutions, et Action Gatineau entend présenter aux citoyens gatinois un programme intégrant ces valeurs et proposant des solutions novatrices concrètes. Lors du deuxième de trois forums, Gatineau, Ville d’innovation et de développement durable, près de 70 personnes se sont penchées sur la question.
Pour la première présentation, qui portait sur le transport en commun, Philippe Cousineau-Morin a souligné que, contrairement à ce qu’on en dit, le transport durable n’est pas qu’un enjeu local. Considérant que 80% de la population du Québec et du Canada vit en ville, le fait de développer des transports non-durables dans les villes affecte presque tout le monde. Pourtant, des 2,5 à 3 milliards annuels investis par la province en transport, 85% va aux routes et 18% seulement au transport en commun! Tout mode de transport a un coût, il s’agit de déterminer quelles sont les priorités pour un avenir durable.
Kim Davis a pour sa part parlé de remplacer la définition traditionnelle du développement durable, qui est difficile à appliquer concrètement pour une entreprise ou une institution, par l’identification de ce qui n’est pas durable; on peut plus facilement identifier les actions à proscrire, non durables, que les actions à privilégier, durables. Quatre activités ont ainsi été identifiées : 1- ramener à la surface de la terre des éléments nocifs issus de la croûte terrestre, 2- produire des choses que la nature ne peut pas décomposer, 3- détruire les écosystèmes, 4- détruire la cellule sociétale, soit la confiance entre les individus qui permet la réponse aux besoins fondamentaux. Si on ne fait pas ces choses-là dans le développement de nos entreprises et institutions, on peut alors se dire que nos activités sont durables.
À propos du développement économique de Gatineau, Antoine Normand a insisté sur l’importance de développer un incubateur d’entreprises si l’on souhaite diversifier l’économie de la région, encore grandement tributaire de la fonction publique. Il existe selon lui des ressources sous-utilisées qui pourraient nous permettre de mieux soutenir les jeunes entreprises d’ici, notamment le Programme d’innovation Construire au Canada.
M Hamel, quant à lui, a donné un bon coup de masse à l’idée des compteurs d’eau : ils sont inutiles pour réduire significativement les dépenses de traitement de l’eau. En effet, 80% de ces dépenses sont fixes, et la diminution de consommation n’a qu’un effet très marginal sur ces dépenses. Les coûts associés à l’installation des compteurs et à leur gestion par la suite annulent toute économie que pourrait espérer la municipalité. Il en est d’ailleurs de même pour la tarification pour les services offerts par la ville : les revenus générés par les tarifs sont trop faibles pour justifier les coûts de leur application.
Quelques points clés discutés :
Environnement et service de base :
- Faire des îlots de fraîcheur dans les stationnements (enlever des cases en plein centre pour planter des arbres)
- Imposer des normes de pourcentage de réflexivité de la chaleur pour les revêtements de toit des nouvelles constructions
- Simplifier la gestion des déchets à la source par une division « sec » (recyclage et déchets propres) versus « humide » (compost)
Développement économique, fiscalité et finances :
- Éliminer la totalité des tarifs imposés pour les services de la ville
- Créer un incubateur d’entreprises en partenariat avec l’UQO avec un biais d’entrepreneuriat collectif
- Miser sur la qualité de vie plutôt que sur la réduction de taxes pour attirer les entreprises sur notre territoire