Le 3 octobre dernier, l’éditorialiste du Droit, Pierre Jury, écrivait qu’il s’opposait au projet Destination TOUT Gatineau présenté par Action Gatineau. Il sous-entendait, entre autres, que le parti municipal était racoleur en proposant un projet rassembleur. Son collègue Denis Gratton a également repris ses mots.
Voici la réponse de Maxime Pedneaud-Jobin, chef d’Action Gatineau, publiée dans Le Droit du mardi 9 octobre, et qui refuse cette étiquette.
Racoleur? Non, Gatinois!
Dans son éditorial «Le discours racoleur d’Action Gatineau» (LeDroit, 3 octobre), Pierre Jury accusait le parti Action Gatineau de tenir un discours racoleur dans sa critique du projet Destination Gatineau, idée que reprenait Denis Gratton dans sa chronique «S’éparpiller pour s’unir» (LeDroit, 4 octobre). L’accusation est la même chaque fois que quelqu’un propose qu’on sorte de l’Île-de-Hull pour proposer un projet vraiment gatinois. Est-ce qu’on peut, pour une fois, se donner une vision qui dépasse un secteur? Est-ce qu’on peut, pour une fois, inclure tout le monde? C’est racoleur de dire ça? Non, c’est vouloir construire tout Gatineau. On ne parle pas d’un projet mineur, on parle de 134 millions$ et de l’identité même de notre ville. Nous mettons une proposition sur la table car nous croyons qu’un projet d’une telle ampleur doit faire l’objet d’une grande mobilisation des Gatinois.
Depuis 20 ans nous cherchons des moyens de faire entrer les touristes dans la ville, le projet du maire Marc Bureau propose d’aménager la rive pour qu’ils y restent! M.Jury affirme qu’attirer des touristes à l’intérieur de la ville relève de la « pure imagination ». C’est mal connaître Gatineau. Nous avons une ville extraordinaire à offrir, à condition de finir les projets que nous avons commencés, ce qui est aussi faire preuve de saine gestion.
Action Gatineau propose donc un projet qui reflète l’identité de Gatineau qui n’est pas un prolongement du Musée des civilisations, mais une superbe ville de lacs et de rivières. Nous ne proposons pas d’en donner un petit peu à tout le monde, nous proposons de consolider des projets déjà existants, incluant ceux de l’Île-de-Hull.
Potentiel
À Aylmer, le parc des Cèdres, la rivière, l’histoire extraordinaire du lieu et son patrimoine en font une destination qui pourrait être d’intérêt majeur pour les touristes et pour les gens d’ailleurs à Gatineau. Les guides touristiques du Québec regorgent de villages qui ont du succès sans voir le quart des atouts du secteur Aylmer. C’est la même chose pour l’ancien Gatineau avec le lac Beauchamp et le circuit de la rivière Blanche éventuellement constitué de trois ponts couverts uniques au Québec, d’une école de rang, d’une cabane à sucre et d’un parc écologique. Même potentiel pour la Lièvre avec un parc nautique qui donne accès à 17km d’une rivière au coeur de l’histoire de la drave au Québec et dont les rives sont pleines de vestiges de la grande époque des Maclaren. Et M.Jury nous dit qu’avec tous ces atouts nous ne réussirons pas à faire entrer des gens dans la ville? Le concept de Disneyland est intéressant, c’est le modèle du projet actuel. Mais il y a d’autres approches, notamment celle de toutes les villes qui ont décidé de mettre en valeur leur propre histoire plutôt que de miser sur une seule attraction.
Nous proposons aussi d’investir 35 millions$ dans la porte d’entrée du projet, là où l’on attend depuis des années de mettre en valeur le ruisseau de la Brasserie ou encore les chutes Chaudières. Ce n’est pas autant d’argent que le projet actuel, mais ces 35 millions$ constitueraient un des plus gros investissements dans le monde du tourisme depuis des années.
Le projet de M.Bureau est une vaste extension du Musée des civilisations. Le nôtre ferait de Gatineau une ville de lacs et de rivières comme il en existe peu dans le monde. Nous faisons des propositions valables pour un projet important pour notre identité, dispendieux pour les contribuables et déterminant quant au genre de ville que nous voulons.
Maxime Pedneaud-Jobin,
Conseiller municipal
Chef, Action Gatineau